Fariborz KEYVANI
Né en Iran après la révolution islamique.
Durant son cursus universitaire à l’Université de Téhéran, il étudie la littérature française. Puis, à l’Ecole des Beaux Arts de Téhéran, option Art et Spectacle, il participe à plusieurs stages de théâtre et travaille en tant qu’adjoint au Directeur sur quelques pièces.
Après avoir réalisé quelques films expérimentaux, il développe sa passion pour la photo.
Autre corde à son arc, l’écriture. Il a publié 3 volumes de poésie, 1 nouvelle et 1 livre jeunesse.
Il quitte l'Iran en 2008 et s’installe à Paris.
Depuis, il vit et travaille en France.
Ces photos sont des poèmes que je ne pouvais pas écrire. Elles sont des mots vierges qui sont miens maintenant.
Elles ne demandent qu'à être lues.
L’eau a ses mots. Ses mots sont qu’un : la vie.
On ne peut pas creuser l’eau. L’eau est le monde !
Le vent, la lumière, la nuit, tout est plongé dans l'eau.
Nous sommes plongés en nous-mêmes.
Dans notre intérieur, le chagrin et la joie se baignent.
Dans nos sangs, l’amour est liquide.
Goutte à goutte, l’espoir fleurit.
Goutte à goutte, la vie s'épanouit.
« L’exigence d’un regard, Le sens de la couleur »
Ce qui frappe d’abord dans les photographies de Fariborz A. Keyvani, ce sont les couleurs très précises et très puissantes dans lesquelles elles s’offrent pleinement au regard : le bleu intense de cette Méditerranée où plongent le dessin puissant des chaînes et des cordages de bateau, le clapotis d’un bleu-marine profond où danse une fleur égarée, la caresse du gris ardoise de l’océan avec la ouate presque mauve des cieux...
La surface des eaux enregistre les effets abstraits que repère l’œil exigeant de l’artiste, mais c’est lui qui construit librement la composition et de la structuration de l’espace par la rigueur des lignes et des contrastes qu’il choisit.
La couleur, elle, lui est offerte généreusement par les paysages qu’il rencontre au cours de ses voyages : à lui d’avoir alors comme on le voit ici le sens de l’instant opportun pour savoir la capter à ce haut niveau de qualité.
TEXTE : PIERRE GILLES
"Dans ces grandes et puissantes photographies, composées avec un soin infini, l’étrangeté des ambiances vient de la présence réelle des modèles rendue presque fantomatique par les installations hautement symboliques dont ils sont revêtus. L’être, qui est pourtant là, est métamorphosé par ces structures « culturelles » qui lui sont imposées, au point de presque disparaître et de n’exprimer plus qu’un anonymat universel. Fariborz A.Keyvani joue ici clairement avec ses origines iraniennes pour poser des questions essentielles et existentielles sur les transformations de la conscience humaine que les civilisations font subir à leurs membres."
Pierre GILLES